Si l’élève nous la demande, nous lui donnerons l’explication physiologique. Elle ne peut plus détruire son expérience sensorielle ni influencer sa perception, puisqu’elle vient après cette expérience qui ne peut pas être « oubliée » n’ayant pas été « apprise » à la façon scolaire. Mais jamais nous ne consentirons à donner l’explication physiologique avant l’expérience : car nous risquerions de suggestionner l’élève – et le résultat serait alors une connaissance non vécue, purement théorique et oubliée rapidement ainsi que beaucoup d’autres choses apprises…
Le corps semble avoir une bien meilleure mémoire que « nous-mêmes » ; cette expérience aussi agréable, cette sensation de soulagement et de « pacification intérieure », il va l’enregistrer avec soin, et c’est lui qui cherchera à la reproduire aussi fréquemment que possible, dans les journées qui suivront, pour ainsi dire à l’insu de l’élève, en tout cas sans qu’il ait à y penser.
Lily Ehrenfried « De l’éducation du corps à l’équilibre de l’esprit », page 25.