Yin Yang

«Yin, c’est ce qui va devenir Yang ; Yang, c’est ce qui va devenir Yin»

Wang Bi (226-249)

Ni attributs ni états, mais propensions et manières d’agir, Yin et Yang seront toujours mieux compris avec des verbes qu’avec des noms ou des adjectifs. Yin, par exemple, n’est ni souple ni souplesse, mais ce qui assouplit, en écho Yang n’est ni ferme ni fermeté, mais ce qui raffermit ; Yin ce qui stabilise et Yang ce qui tend à changer (…) Yin ce qui restaure les forces et Yang ce qui les dépense ; Yin ce qui intériorise et Yang ce qui extériorise, etc. Le Yin n’est pas le froid, mais le refroidissement à l’œuvre à l’automne, comme le Yang n’est pas la chaleur, mais le réchauffement qui se développe au printemps. (…)
La manière dont les attributs caractéristiques de Yin/Yang sont généralement présentés dans les ouvrages occidentaux, les uns à la suite des autres, chacun à l’intérieur de cases fermées et disposées en deux colonnes, est très insidieuse. Cet aspect bien ordonné contribue à ancrer, inconsciemment, l’existence d’une nature Yin et d’une nature Yang, réelles, distinctes et séparées (…) qui transforment ces emblèmes chinois de la fluidité en entités fixes et rigides.
(Cyrille Javary, La Souplesse du Dragon, Albin Michel 2014, p.125.)

Yin Yang - le Tai Ji Tu
Tai Ji Tu

De la signification première des idéogrammes « Yin » et « Yang » dérive une propriété constitutive du système Yin-Yang : sa disposition à se dupliquer à l’infini. Dès que l’on cherche à isoler l’un des deux termes pour en faire une qualité propre, exclusivement Yin ou exclusivement Yang, aussitôt le système binaire se reforme. Prenons l’exemple d’un aimant droit avec ses deux pôles à chaque extrémité, l’un positif, l’autre négatif. Si on le coupe en deux, on n’aura pas d’un côté un pôle positif et de l’autre un pôle négatif, mais deux aimants droits, plus petits, ayant chacun un pôle à chaque extrémité. Autre exemple : le fait de restaurer ses forces et de dépenser ses forces. Il apparaît évident de ranger la dépense des forces sous l’aile de Yang et leur restauration sous celle de Yin. Mais appelle a-t-on opéré cette division que l’on s’aperçoit que la restauration des forces présente aussitôt un double aspect : il y a en effet deux manières de reconstituer ses forces, l’une Yin – dormir –, l’autre Yang – manger.
(Cyrille Javary, Yin Yang, Albin Michel 2018, p.75.)

LA VIE RÉAGIT À LA CONFIANCE

Rien n’intensifie davantage la force vitale d’un individu que la foi dans une promesse de libération. En fait, c’est la vie qui réagit à la confiance, et rien n’est plus précieux à la vie que la liberté. Dans la thérapie shiatsu, avoir confiance dans la vie du patient signifie avoir confiance en la guérison des maladies par la propre force vitale de celui-ci… La vie réagit négativement à la contrainte et positivement à la confiance.

(Ryoku Endo, Tao Shiatsu, Trédaniel 1999, page 95)

CINQ RÉGULATIONS

« L’empereur Jaune demanda à Yen Jan :
– Je veux étendre à l’empire les Cinq Régulations, où commencer, où finir ? Yen Jan répondit :
– Commencez par votre propre corps. Votre for intérieur réglé, cela rejaillira sur l’extérieur. L’intérieur et l’extérieur une fois en accord, vous pourrez mettre en ordre les affaires de l’empire. »
(Les quatre canons de l’empereur jaune, Traduction Jean Levi, Albin Michel 2009, p177)