La transformation au niveau psychique entraîne une transformation au niveau physique. Des émotions extrêmes et prolongées ont un effet sur les perceptions sensorielles (Qiao), faisant obstacle au développement d’autres possibilités et déterminant certaines attitudes personnelles.
À terme, une personne qui est constamment en colère cherchera toujours à se mettre dans des situations qui lui permettent d’être en colère : dans ses relations avec les autres, dans les paroles qui lui déplaisent, elle ne retient que ce qui provoque sa colère. Elle développe une attitude de colère envers la vie. Une personne en colère vit dans un monde en colère. De la même façon, une personne dépressive vit dans un monde dépressif. Si l’on désire vivre dans un monde d’amour, il faut avant tout aimer.
Si l’on éprouve de la colère envers quelqu’un, cette colère produit de la frustration, la frustration peut engendrer le ressentiment. Mais en éprouvant ce sentiment on finit par créer un lien avec la personne contre laquelle on est en colère. Souvent, la colère est générée par le fait que la personne ne répond pas aux attentes ou qu’elle ne rend pas autant que ce qu’on lui donne.
Si l’on on se rend compte que ce que l’on fait ne devrait pas provoquer chez nous l’attente de recevoir quelque chose en échange on peut changer la colère en bienveillance. Les émotions peuvent donc être le facteur d’apprentissage d’un comportement différent par rapport à la société.
Simongini & Bultrini ; Le psychisme dans la médecine chinoise ; Quintessence, 2014, p. 56 sq.