QUI CONNAIT L’HOMME, CONNAIT LE MONDE

Qui connait l’Homme connaît le Monde et la structure de l’Univers comme son histoire. Nul besoin de constituer, à grand-peine, des sciences spéciales : le Savoir est un. Le géographe n’ignore rien des montagnes dès qu’il a reconnu en elles les os de la terre…

La pensée chinoise, Marcel Granet, Albin Michel 2002, p. 315

Yin Yang

«Yin, c’est ce qui va devenir Yang ; Yang, c’est ce qui va devenir Yin»

Wang Bi (226-249)

Ni attributs ni états, mais propensions et manières d’agir, Yin et Yang seront toujours mieux compris avec des verbes qu’avec des noms ou des adjectifs. Yin, par exemple, n’est ni souple ni souplesse, mais ce qui assouplit, en écho Yang n’est ni ferme ni fermeté, mais ce qui raffermit ; Yin ce qui stabilise et Yang ce qui tend à changer (…) Yin ce qui restaure les forces et Yang ce qui les dépense ; Yin ce qui intériorise et Yang ce qui extériorise, etc. Le Yin n’est pas le froid, mais le refroidissement à l’œuvre à l’automne, comme le Yang n’est pas la chaleur, mais le réchauffement qui se développe au printemps. (…)
La manière dont les attributs caractéristiques de Yin/Yang sont généralement présentés dans les ouvrages occidentaux, les uns à la suite des autres, chacun à l’intérieur de cases fermées et disposées en deux colonnes, est très insidieuse. Cet aspect bien ordonné contribue à ancrer, inconsciemment, l’existence d’une nature Yin et d’une nature Yang, réelles, distinctes et séparées (…) qui transforment ces emblèmes chinois de la fluidité en entités fixes et rigides.
(Cyrille Javary, La Souplesse du Dragon, Albin Michel 2014, p.125.)

Yin Yang - le Tai Ji Tu
Tai Ji Tu

De la signification première des idéogrammes « Yin » et « Yang » dérive une propriété constitutive du système Yin-Yang : sa disposition à se dupliquer à l’infini. Dès que l’on cherche à isoler l’un des deux termes pour en faire une qualité propre, exclusivement Yin ou exclusivement Yang, aussitôt le système binaire se reforme. Prenons l’exemple d’un aimant droit avec ses deux pôles à chaque extrémité, l’un positif, l’autre négatif. Si on le coupe en deux, on n’aura pas d’un côté un pôle positif et de l’autre un pôle négatif, mais deux aimants droits, plus petits, ayant chacun un pôle à chaque extrémité. Autre exemple : le fait de restaurer ses forces et de dépenser ses forces. Il apparaît évident de ranger la dépense des forces sous l’aile de Yang et leur restauration sous celle de Yin. Mais appelle a-t-on opéré cette division que l’on s’aperçoit que la restauration des forces présente aussitôt un double aspect : il y a en effet deux manières de reconstituer ses forces, l’une Yin – dormir –, l’autre Yang – manger.
(Cyrille Javary, Yin Yang, Albin Michel 2018, p.75.)

FORME ET FONCTION

Que l’on rende à chaque partie du corps la possibilité d’exercer normalement sa fonction, l’on verra se modifier sa forme – et cela, dans la plupart des cas, sans « exercices spéciaux ». Il est par contre inefficace, donc inutile, de vouloir « redresser un dos » ou « guérir des pieds plats » en abandonnant le reste à son sort : ni les procédés actifs, ni passifs ne peuvent obtenir de résultats durables.

Lily Ehrenfried, De l’éducation du corps à l’équilibre de l’esprit, Aubier 1977, p. 85

LA VIE RÉAGIT À LA CONFIANCE

Rien n’intensifie davantage la force vitale d’un individu que la foi dans une promesse de libération. En fait, c’est la vie qui réagit à la confiance, et rien n’est plus précieux à la vie que la liberté. Dans la thérapie shiatsu, avoir confiance dans la vie du patient signifie avoir confiance en la guérison des maladies par la propre force vitale de celui-ci… La vie réagit négativement à la contrainte et positivement à la confiance.

(Ryoku Endo, Tao Shiatsu, Trédaniel 1999, page 95)

RÉTABLIR L’ÉQUILIBRE EN PARTANT DU CORPS

(…) L’être humain est un tout ; en faire croître seulement une partie crée un déséquilibre. Pour rétablir l’équilibre, il convient de développer ce qui a été négligé. Il faut d’abord lui permettre de percevoir, à travers la conscience de son état physique profond, la possibilité de vivre dans son corps et non hors de lui. Une ouverture de l’être commence à partir d’une sensation intégrale de « soi ». Si cette sensation est partielle ou floue, toutes nos actions le seront. Par contre, la stabilité, le calme intérieur et les nouvelles sensations résultant d’un travail sur soi font découvrir certaines vérités et donnent les moyens de les vivre.

Est-ce à dire que cette approche par la conscience du corps, en partant du mouvement, procure la sagesse sans plus d’efforts sur soi ? Qui oserait le croire ? N’est-il pas déjà capital qu’au lieu de se leurrer en empruntant le chemin du progrès par l’intellect, l’homme discerne combien celui de la connaissance de soi, partant de son être physique, l’oriente, malgré son apparence élémentaire, vers ce quoi il aspire.

(Maurice Martenot, La relaxation active, Le Courrier du Livre, p. 20)

ÉDUCATION SOMATIQUE

En éducation somatique, la personne est abordée dans sa globalité. Partant du principe que les diverses dimensions de l’être humain, corporelle, mentale et émotive, sont interdépendantes, l’éducation somatique propose, par le mouvement, des expérimentations qui sollicitent ensemble les aspects sensoriel, moteur, cognitif et affectif de la personne tout en la mettant en relation avec son environnement.

Regroupement pour l’éducation somatique

CINQ RÉGULATIONS

« L’empereur Jaune demanda à Yen Jan :
– Je veux étendre à l’empire les Cinq Régulations, où commencer, où finir ? Yen Jan répondit :
– Commencez par votre propre corps. Votre for intérieur réglé, cela rejaillira sur l’extérieur. L’intérieur et l’extérieur une fois en accord, vous pourrez mettre en ordre les affaires de l’empire. »
(Les quatre canons de l’empereur jaune, Traduction Jean Levi, Albin Michel 2009, p177)