atelier du 28 septembre 2019

SAMEDI 28 SEPTEMBRE : 
PREMIER ATELIER COLLECTIF DE GYMNASTIQUE HOLISTIQUE EHRENFRIED DE LA NOUVELLE SAISON !
L’occasion idéale pour se plonger, dès la rentrée, dans une pratique fluide et détendue. Nous essayerons, au cours de cet atelier de deux heures, de développer les mouvements proposés en oubliant la notion d’objectif ou la recherche de la perfection. Sans chercher à en faire trop, sans professeur à imiter, juste installer son corps dans la détente… et lui laisser la possibilité de retrouver son propre chemin par le mouvement et la respiration.

Samedi 28 septembre, de 10h à 12h au 25 rue d’Alsace à Carcassonne. Inscription sur talentschezmoi.fr

La respiration, principale fonction de relation.

Le respir, le souffle, représente le premier contact de l’être humain avec son environnement naturel. Du premier cri du nouveau-né, jusqu’au dernier souffle du mourant, sans relâche (la respiration) accomplira sa mission : nourrir l’être physique de la principale force vitale, l’air ambiant. Elle permet aussi la relation verbale avec autrui. (…)

Sommes-nous assez conscient de l’influence que la qualité de notre respiration peut avoir sur notre équilibre général ? La circulation sanguine et l’état nerveux, principaux facteurs de santé, dépendent fondamentalement de la respiration, comme l’état du psychisme et du mental. Ainsi s’explique l’intérêt que les Anciens attachaient à la respiration. (…) On remarquera que la respiration est la seule fonction dépendant du système neuro-végétatif qui soit néanmoins sous le contrôle de la volonté. Aussi représente-t-elle la seule possibilité pour l’être conscient d’agir directement sur la fonction neuro-végétative dont on connait l’étroite relation avec le psychisme. Il y a une interdépendance constante entre état émotif et respiration. De même que les émotions influencent la respiration, la respiration influence les émotions.

LA RELAXATION ACTIVE, Maurice MARTENOT, Le Courrier du Livre, 2015, p. 34

Tonicité musculaire et émotions

Pour le nourrisson, l’état de tension est associé au déplaisir, et la détente au plaisir. Tout le monde a pu effectivement constater que le bébé en état de besoin (qui a faim par exemple) manifeste un état de tension corporelle rapidement généralisée : il tend les bras, serre les points, redresse la tête en tendant son axe vertébral, jusqu’à crier ou perdre son souffle. Puis, dès que le besoin est satisfait, l’enfant se détend progressivement : ses membres se relâchent, sa respiration s’apaise. Le tonus à ici une fonction d’information des états de base du bébé, non parce que le bébé donne lui-même volontairement un sens à ses variations toniques, mais parce que, de fait, ses variations accompagnent de manière significative ses besoins, ses demandes et ses humeurs. Le tonus devient véritablement communication à partir du moment ou il trouve un écho dans l’entourage, qui lui donne sens et y répond à sa façon. (…)

Même quand le langage apparaît, le corps ne perd pas pour autant sa fonction expressive, ni ne disparaît de la communication. À l’âge adulte, la fonction tonique reste le véhicule d’une forte charge émotionnelle, comme un langage d’avant les mots qui continue à parler en amont ou au-delà des mots. La mauvaise répartition des tensions corporelles est un obstacle à l’aisance naturelle du corps, mais aussi à la fluidité psychologique de la personne ; car cela fonctionne dans les deux sens : un tonus trop élevé signe une surcharge affective, un non-dit ou un excès de stress ; en retour, il entretient la difficulté qui est à son origine. Comme les animaux qui raidissent leurs membres face à un danger, l’homme raidit son corps face à une situation difficile, qu’elle soit physique ou psychologique, ponctuelle ou permanente. Ses attitudes, postures, gestes, continuent ainsi à avoir un sens pour l’interlocuteur, sens aussi fort et si présent qu’il prime parfois sur le contenu verbal du message (par exemple, on reconnaît le mensonge ou la gêne à des attitudes corporelles en contradiction avec ce qui est dit).

Ève BERGER
Le mouvement dans tous ces états
Point d’appui, 1999

l’expérience de la lenteur

Il suffit de s’installer à une terrasse de café et d’observer les gens, pour s’apercevoir à quel point la gestuelle usuelle est rapide, et à quel point cette vitesse mécanisée entretien le caractère automatique du mouvement, ne laissant aucune place pour d’autres sensations que celle, grossière, de bouger d’un endroit à un autre. (…)
Un premier bienfait de la lenteur est le repos qu’elle procure : s’offrir un mouvement très lent, c’est offrir au corps une pause dans une existence au rythme effréné.
Mais surtout, la lenteur est un élément clé de la perception du mouvement sensoriel, et ceci pour deux raisons : tout d’abord, elle offre le temps de prendre conscience du déroulement du mouvement, ouvrant ainsi un espace d’observation, de vigilance, dans lequel on peut capter nombre d’informations jusque-là inconscientes. C’est comme un film au ralenti, où l’on arrive à percevoir des choses qui était indétectable à la vitesse normale. (…)

Le mouvement lent bénéficie d’une assistance proprioceptive continue tout au long de son exécution, contrairement au mouvement rapide, du fait de la brièveté de ce dernier et des délais d’intervention des boucles proprioceptives. Il y aurait en quelque sorte « plus » à sentir dans un mouvement lent que dans un mouvement rapide. (…)

Les stratégies pour ralentir la vitesse gestuelle sont nombreuses. L’élève débutant a tendance à exercer un jeu subtil de contractions musculaires ; il n’obtient alors qu’une lenteur retenue, qui ne donne accès à aucune sensation car la contraction musculaire éteint et étouffe les sensations intérieures. Un mouvement lent est de toutes façons spontanément plus contrôlé qu’un mouvement rapide. Il faut ici un incertain entraînement au relâchement musculaire pour obtenir une lenteur que l’on pourrait qualifier de « ni retenue, ni dirigée ». (…)
Être dans la lenteur, c’est être simplement dans le temps du corps, le temps de l’écoute, le temps de la rencontre, sensible. La lenteur, c’est une densité de l’espace, et une intensité du temps ; elle est le rail sur lequel la conscience se pose et voyage au sein du corps. C’est la voie d’accès à la profondeur du corps et à l’émergence de l’intériorité. Elle signe le passage entre le faire et l’être.

Ève BERGER, LE MOUVEMENT DANS TOUS CES ÉTATS, Point d’appui, 1999, p. 99 et sq.

éveil et présence dans la pratique

Dans la vie normale, habituelle, ordinaire, il y a un manque d’éveil et de présence dans les expériences que nous vivons, qu’elles soient du domaine de l’émotionnel, de la sensorialité, de la mémoire ou autre encore. C’est justement cet état que les phénoménologues, comme Husserl, on nommé attitude naturelle, et qui est d’appréhender le monde comme quelque chose d’évident, d’immédiatement « donné ». Toute l’attitude des phénoménologues consiste à regarder ce comportement naturel comme une forme d’aveuglement et d’obstacle à la perception profonde de l’expérience dans toutes ses modalités (sensorielles, émotionnelles, pensées). (…)

Les phénoménologues appelaient « réduction », la suspension de ce comportement naturel, afin de pouvoir apprécier l’intensité et la profondeur de l’expérience immédiate. L’expérience vécue peut-être précisément définie dans ce cadre : c’est l’expérience, mais « révélée » par la réduction. Réduction veut donc essentiellement dire arrêt de tout l’automatisme habituel, de tous les flux, de toute la continuité de l’activité mentale, pour faire en sorte que l’expérience redevienne brillante, fraîche et neuve. C’est cela qu’exprimait Husserl quand il caractérisait la tradition phénoménologique comme étant le fait de « revenir aux choses mêmes » ; ce qui ne doit pas être compris comme étant une sorte d’objectivisme étrange, mais plutôt comme le fait de laisser l’expérience redevenir épaisse et pleine. (…)

Mais cette présence attentive, comme l’ont dit également les phénoménologues, n’est pas spontanée. Il faut la cultiver, en faire l’apprentissage et, comme tout geste, la répéter, l’acquérir de façon très progressive. On passe donc par toute les étape de l’apprentissage en commençant par être débutant, puis par avoir une certaine habileté, jusqu’à arriver à un niveau de maîtrise ou la technique n’est même plus nécessaire. Et alors l’attitude de lâcher-prise et d’espace devient totalement inséparable de la vie quotidienne.

Le corps et l’expérience vécue ; Francisco Varela.
Les Chemins du Corps ; Albin Michel, 1996

médecine curative, médecine préventive

Par tradition, la médecine est conçue pour l’homme malade. Elle est tournée vers la réparation de la maladie à n’importe quel prix. Cependant, la médecine ne doit-elle pas sortir de sa « fonction curative », hypertrophiée, coûteuse et insupportable à terme sur le plan économique ? L’aménagement de la « fonction préventive » ferait évoluer la médecine du seul versant maladie/mort vers l’autre versant, celui de la santé et de la vie. Elle serait alors conçue pour les hommes bien portant, et pas seulement pour les hommes malades. (…) Si la médecine curative est plutôt l’affaire d’individus, les malades et les médecins, la médecine préventive est l’affaire de tous. (…) 
Sur un bateau, tous les hommes doivent être bien portants(…).  Le médecin de bord n’est donc pas seulement un hygiéniste, qui s’intéresse à la nutrition, aux conditions de vie sur le bateau, mais aussi un homme de prévision chargé de réunir les conditions nécessaires à la poursuite de l’objectif annoncé. Il se situe sur le versant de la prévention et de la vie, pour préserver l’équipage et pour faire vivre le bâtiment. Il ne passe du côté de la maladie et et de la mort que par accident.
Dans le même esprit, le médecin de l’ancienne Chine était rémunéré par les biens portants qui, sitôt malades, ne le payaient plus : ils devenaient ainsi des biens portants récalcitrants. (…)

LE « BUSINESS », C’EST LA MALADIE

À l’inverse, La formation de nos médecins et l’organisation de notre médecine privilégient la maladie et la mort aux dépens de la santé et de la vie. La santé est réduite par la médecine à l’état de son sous-ensemble, la maladie. (…)Le médecin est formé, conditionné, rémunéré pour cela. L’apprentissage de l’anatomie qui constitue encore une grande partie du savoir médical ce fait par dissection sur le cadavre. (…) L’étymologie même du mot « médecin » rejoint celle de soigner, de remède, d’amélioration. D’où l’idée de médecin « soignant » ou « distributeur de soins » comment on l’appelle aujourd’hui. Dès lors comment envisager une reconversion dans la prévention ? Car le business, c’est la maladie. Et tout ce qui rapporte ou permet d’être honoré dans le groupe social par les signes extérieurs de la réussite touche à la maladie : diagnostiquer, traiter opérer.
 
Docteur François RÉGNIER, LA MÉDECINE POUR OU CONTRE LES HOMMES, Belfond, 1976. p.25 et sq.

Toute vie est mouvement

Tout ce qui est animé est en mouvement. Rien de ce qui est immobile ne vit. L’eau stagnante meurt, seule vit l’eau courante, l’eau vive.
De même pour notre corps ; pour qu’il vive véritablement il ne doit être ni immobile ni stagnant. Or, nous portons en nous, certaines parties immobiles ou stagnantes. Elles sont, depuis toujours, ou très longtemps inemployées, et s’amoindrissent faute d’être sollicitées et utilisées. Elles affaiblissent notre corps et diminuent non seulement sa vigueur physique mais aussi c’est facultés intellectuelles et mentales ; elles gênent la circulation de l’énergie, font obstacle à une perception d’ensemble, rompent l’harmonie. Aussi le mouvement se révèle-t-il indispensable pour la vie et l’épanouissement de tout notre être.

James KOU. Tai Chi Chuan – Harmonie du corps et de l’esprit. FFTCC 1979, p.13

Les pieds, fondations de l’édifice humain

pied équilibre et mouvement - méthode Ehrenfried
Pied, équilibre, mouvement. Atelier collectif de Gymnastique Holistique Ehrenfried animé par Paul Siemen

Lorsque nous voulons construire une maison solide, il nous faut poser des fondations impeccables : alors elle restera longtemps en bon état. Mais si à la base une seule pierre est mal posée, le mur qui s’élève au-dessus sera bientôt lézardé, et les dégâts en seront visibles jusqu’au toit.
Nous avons déjà rappelé que les fondations de l’édifice humain étaient les pieds et que l’on en voyait très rarement d’impeccables. Cet édifice dévie d’ailleurs très souvent de la verticale ou même ne l’atteind pas dans sa croissance ; c’est pourtant cette position qui permet l’usage le plus rationnel de la machine humaine.

Lily Ehrenfried – De l’éducation du corps à l’équilibre de l’esprit – Aubier, 1977 – page 64

À partir des pieds, notre ancrage à la terre, toute notre verticalité se construit ! ils méritent donc mieux que de rester coincés dans les chaussures. Ce petit ouvrage de Gill Amsallem, complément à la pratique du QiGong ou de la GHE vous donnera quelques pistes pratiques pour mieux les aimer. Marcher pieds nus – Hachette, 2019.

FORME ET FONCTION

Que l’on rende à chaque partie du corps la possibilité d’exercer normalement sa fonction, l’on verra se modifier sa forme – et cela, dans la plupart des cas, sans « exercices spéciaux ». Il est par contre inefficace, donc inutile, de vouloir « redresser un dos » ou « guérir des pieds plats » en abandonnant le reste à son sort : ni les procédés actifs, ni passifs ne peuvent obtenir de résultats durables.

Lily Ehrenfried, De l’éducation du corps à l’équilibre de l’esprit, Aubier 1977, p. 85

RÉTABLIR L’ÉQUILIBRE EN PARTANT DU CORPS

(…) L’être humain est un tout ; en faire croître seulement une partie crée un déséquilibre. Pour rétablir l’équilibre, il convient de développer ce qui a été négligé. Il faut d’abord lui permettre de percevoir, à travers la conscience de son état physique profond, la possibilité de vivre dans son corps et non hors de lui. Une ouverture de l’être commence à partir d’une sensation intégrale de « soi ». Si cette sensation est partielle ou floue, toutes nos actions le seront. Par contre, la stabilité, le calme intérieur et les nouvelles sensations résultant d’un travail sur soi font découvrir certaines vérités et donnent les moyens de les vivre.

Est-ce à dire que cette approche par la conscience du corps, en partant du mouvement, procure la sagesse sans plus d’efforts sur soi ? Qui oserait le croire ? N’est-il pas déjà capital qu’au lieu de se leurrer en empruntant le chemin du progrès par l’intellect, l’homme discerne combien celui de la connaissance de soi, partant de son être physique, l’oriente, malgré son apparence élémentaire, vers ce quoi il aspire.

(Maurice Martenot, La relaxation active, Le Courrier du Livre, p. 20)